« Gouverner par » les instruments, les nombres, l’écoute, les cartes, les finances publiques, les labels, les accommodements, les fichiers, les honneurs, la science, la proximité, le temps, les prix...Le chantier de la “gouvernementalité” ouvert par Michel Foucault (2004) a suscité de nombreux développements théoriques dans diverses disciplines (Berlivet, 2013), qui en révèlent toute la dimension heuristique pour les sciences sociales. Seize ans après Le gouvernement des corps (Fassin & Memmi, 2004), ce colloque vise à réinterroger les usages de cette notion permettant d’analyser des phénomènes sociaux.
Alors que le « gouvernement de » insiste sur l’objet gouverné (ou à gouverner), et crée donc une dichotomie entre gouvernant.e.(s) et gouverné.e.(s), « gouverner par » porte davantage sur les instruments d’évaluation mobilisés comme techniques de gouvernement, créateurs de normes et, par opposition, de déviances à l’ordre instauré. Il s’agit de questionner la manière dont les sciences sociales mobilisent et se réapproprient ces deux faces de la notion. Ce colloque propose d’en éclairer les enjeux selon les ancrages disciplinaires et théoriques, les échelles d’analyse, les objets d’étude, les espaces et les temporalités (politiques, institutionnelles, historiques, de la recherche...).
Ce colloque a été organisé conjointement par des membres du "Réseau de jeunes chercheurs en sciences sociales sur le VIH/Sida" et du groupe "Traitements & Contraintes", avec l’objectif de réunir des chercheurs et jeunes chercheurs de divers champs disciplinaires, mobilisant différentes échelles, méthodologies, espaces et temporalités d'étude. Il s’agira, au cours de ces deux journées, d’interroger et de mettre en perspective les approches mobilisées afin d’étudier la construction des dispositifs normalisateurs des conduites, qui sont plus ou moins visibles et/ou conscients dans le monde social.
Au plaisir de vous rencontrer et d’échanger lors du colloque,